Actualités en Droit Social

Suspension du règlement intérieur en référé à la demande d’un syndicat

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Un arrêt rendu le 23 octobre 2024 (n°22-19.726) par la Cour de cassation rappelle que le règlement intérieur, pour être opposable, doit avoir fait l’objet des formalités de consultation, de dépôt et d’affichage. La Cour de cassation précise quelles sont les conséquences pouvant être tirées de ce défaut d’accomplissement des formalités précitées, en particulier à la demande d’un syndicat.

Rappelons que pour être opposable aux salariés et préalablement à son entrée en vigueur, le règlement intérieur doit avoir fait l’objet des formalités suivantes (art. L. 1321-4 du Code du travail):

  • consultation du CSE,
  • dépôt au greffe du Conseil de prud’hommes du ressort de l’entreprise (art. R. 1321-2 du Code du travail),
  • transmission du règlement intérieur, avec l’avis du CSE, en deux exemplaires à l’inspection du travail (art. R. 1321-4 du Code du travail),
  • affichage du règlement intérieur (art. R. 1321-1 du Code du travail).

La Cour de cassation rappelle dans cet arrêt (n°22-19.726) que l’accomplissement de ces formalités constitue « des formalités substantielles protectrices de l’intérêt des salariés« .

Par voie de conséquence, à défaut d’avoir accompli ces formalités (ou d’en justifier), la Cour de cassation conclut, classiquement, que toute sanction (autre que le licenciement) intervenant en application d’un règlement intérieur – qui n’est donc pas entré en vigueur – est nulle (d’ailleurs rappelé dans un arrêt récent du 9 octobre 2024, n° 22-20.054).

Autre conséquence : un syndicat est parfaitement recevable à demander en référé que soit suspendu le règlement intérieur d’une entreprise en raison du défaut d’accomplissement par l’employeur des formalités substantielles prévues par le Code du travail, dès lors que le non-respect de ces formalités porte un préjudice à l’intérêt collectif de la profession qu’il représente.

Précisons que le syndicat en question, la CGT, soutenait que son intérêt à agir était fondé au regard de la mise en place du règlement intérieur constituant « une règle d’ordre public social » (CA Versailles, 6e ch., 2 juin 2022, n° 19/02708, arrêt ayant fait l’objet du pourvoi en cassation).

En revanche, la Cour de cassation exclut toute possibilité pour les syndicats de demander la nullité de l’ensemble d’un règlement intérieur ou son inopposabilité aux salariés, en raison du défaut d‘accomplissement par l’employeur des formalités substantielles.

 

https://www.courdecassation.fr/decision/67189212d8ceca1cd7018c98?judilibre_juridiction=cc&judilibre_chambre[]=soc&previousdecisionpage=0&previousdecisionindex=0&nextdecisionpage=0&nextdecisionindex=2

 

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Rappel sur la consultation du CSE dans le cadre d’une procédure pour inaptitude physique et impossibilité de reclassement

Par un arrêt rendu le 5 mars 2025 (Cass. soc., 5 mars 2025, n°23-13802), la Cour de cassation est venue rappeler que l’employeur devait procéder à la consultation du CSE avant la convocation à entretien préalable du salarié, dans le cadre d’une procédure de licenciement pour inaptitude physique et impossibilité

Lire la suite
Actualités en droit social

LFSS 2025 : le Conseil constitutionnel valide l’essentiel des mesures RH/Paie et la loi est publiée au Journal officiel

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 a définitivement été adoptée le 17 février dernier par le Parlement (https://www.voltaire-avocats.com/fr/adoption-definitive-de-la-loi-de-financement-de-la-securite-sociale-pour-2025/). Saisi par plus de 60 députés, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 28 février sur les dispositions contestées. En matière sociale, le Conseil constitutionnel a censuré l’article 34

Lire la suite
Actualités en droit social

Le défaut d’information sur la priorité de réembauche dans le cadre d’un CSP ne prive pas la rupture du contrat de travail de cause réelle et sérieuse

Dans un arrêt en date du 26 février 2025 (n° 23-15.427), la Cour de cassation rappelle les conséquences du défaut d’information du salarié ayant adhéré à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) de sa priorité de réembauche. En l’espèce, dans le cadre d’un transfert de son contrat de travail, une

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités