Actualités en Droit Social

Précisions des conditions de prise en charge des cotisations syndicales des salariés

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Dans un arrêt du 27 janvier 2021, la Cour de cassation est venue préciser les conditions dans lesquelles un accord collectif peut organiser la prise en charge par l’employeur du montant des cotisations syndicales annuelles des salariés (Cass. soc., 27 janvier 2021, n°18-10.672).

 

En l’espèce, un accord collectif signé au sein d’une UES prévoyait le remboursement aux salariés syndiqués, par les sociétés composant cette UES et par l’intermédiaire des syndicats et d’un organisme tiers, du reste à charge des cotisations syndicales individuelles versées aux syndicats représentatifs, après soustraction de la partie fiscalement déductible de l’impôt sur le revenu.

 

Confirmant l’analyse de la Cour d’appel qui avait relevé que l’accord collectif instaurant un tel financement ne le prévoyait qu’au profit des seules organisations syndicales représentatives et pour la totalité du montant de cotisation due par le salarié, la Cour de cassation a considéré que les dispositions de cet accord collectif constituaient un trouble manifestement illicite après avoir rappelé que :

 

« Un accord collectif peut instituer des mesures de nature à favoriser l’activité syndicale dans l’entreprise, et dans ce cadre, en vue d’encourager l’adhésion des salariés de l’entreprise aux organisations syndicales, prévoir la prise en charge par l’employeur d’une partie du montant des cotisations syndicales annuelles, dès lors que le dispositif conventionnel ne porte aucune atteinte à la liberté du salarié d’adhérer ou de ne pas adhérer au syndicat de son choix, ne permet pas à l’employeur de connaître l’identité des salariés adhérant aux organisations syndicales et bénéficie tant aux syndicats représentatifs qu’aux syndicats non représentatifs dans l’entreprise ;

 

« Toutefois, le montant de la participation de l’employeur ne doit pas représenter la totalité du montant de la cotisation due par le salarié, le cas échéant après déductions fiscales, au regard du critère d’indépendance visé à l’article L. 2121-1 du code du travail ».

 

Pour être valable, l’accord collectif prévoyant la prise en charge des cotisation syndicales des salariés doit donc :

 

  • profiter aussi bien aux syndicats représentatifs qu’à ceux qui ne le sont pas ;
  • ne prévoir une prise en charge de la cotisation qui ne peut qu’être partielle, après déduction fiscale, afin de préserver l’indépendance du syndicat ;
  • préserver l’anonymat des salariés ainsi que leur liberté de se syndiquer ou non.

 

Il importe en effet que le dispositif conventionnel retenu ne porte aucune atteinte à la liberté du salarié d’adhérer ou de ne pas adhérer au syndicat de son choix et que le critère d’indépendance du syndicat vis-à-vis de l’employeur soit respecté, ce qui fait obstacle à ce qu’un syndicat tienne la majeure partie de ses ressources de l’employeur.

 

https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/chambre_sociale_576/141_27_46365.html

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Détachement en France de salariés dans le BTP : le Ministère du travail lance une vaste campagne d’information

Plus de 220.000 travailleurs sont détachés en France, chaque année, par des entreprises étrangères, principalement dans le secteur du BTP. Cela est la conséquence de la libre circulation des services et des personnes en Europe. L’objectif de la campagne multilingue lancée par le Ministère du travail est d’informer, sous forme

Lire la suite
Actualités en droit social

Le préavis de démission est suspendu en cas d’accident du travail

Par un arrêt du 3 juillet 2024 (n°21/04167), la Cour d’appel de Bordeaux (chambre sociale A) rappelle que si le salarié est victime d’un accident du travail pendant son préavis, son contrat de travail est suspendu pour la durée de l’arrêt de travail. A titre liminaire, il convient de rappeler

Lire la suite
Actualités en droit social

Télétravail depuis l’étranger sans l’autorisation de l’employeur

Dans une décision du 1er août 2024 (du moins des extraits de cette décision), le Conseil de prud’hommes de Paris s’est prononcé sur le bien-fondé du licenciement pour faute grave d’une salariée télétravaillant depuis le Canada sans avoir obtenu l’accord préalable de son employeur pour y travailler. Le Conseil de

Lire la suite

Inscription
aux Matinées Actualités