Actualités en Droit Social

Les juges du fond sont tenus d’examiner l’ensemble des griefs énoncés dans la lettre de licenciement, y compris ceux qui ne sont pas invoqués par les parties dans leurs conclusions

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

Par un arrêt rendu le 23 octobre 2024 (n°22-22.206), la Cour de cassation a jugé que la lettre de licenciement fixait les limites du litige en ce qui concerne les griefs articulés à l’encontre du salarié, et que le juge a l’obligation d’examiner l’ensemble des griefs invoqués dans la lettre de licenciement, y compris ceux qui n’avaient pas été développés dans les conclusions.

En l’espèce, un salarié s’est vu notifier son licenciement pour faute grave le 2 juillet 2018. Ce dernier a demandé des précisions sur le motif de son licenciement auxquelles la Société avait répondu le 13 juillet suivant.

Contestant les motifs de cette mesure, il a saisi la juridiction prud’homale.

En appel, le salarié a été débouté partiellement de ses demandes. La Société a formé un pourvoi en cassation à l’encontre de l’arrêt de la cour d’appel, au motif que cette dernière n’avait pas examiné l’ensemble des griefs énoncés dans la lettre de licenciement, notamment celui tenant au fait que le salarié avait véhiculé des rumeurs sur l’entreprise dans l’intention de lui nuire, en violation de ses obligations professionnelles.

Au visa des articles L.1232-1 et L.1232-6 du Code du travail, la Cour de cassation censure cet arrêt et juge qu’il résulte de ces textes que « la lettre de licenciement fixe les limites du litige en ce qui concerne les griefs articulés à l’encontre du salarié et que le juge a l’obligation d’examiner l’ensemble des griefs invoqués dans la lettre de licenciement ».

La Cour de cassation a considéré que les juges du fond n’avaient pas examiné l’ensemble des griefs énoncés dans la lettre de licenciement, notamment celui tiré du comportement déloyal du salarié constituant en la circulation de rumeurs mensongères sur l’entreprise dans l’intention de nuire à son employeur, peut importe que celui-ci ne l’ait pas développé dans ses conclusions.

La Haute juridiction a déjà affirmé qu’il appartenait au juge d’examiner l’ensemble des griefs énoncés dans la lettre de licenciement, même si l’employeur ne l’avait pas développé dans ses conclusions (Cass. soc., 4 novembre 2021,n°20-18.813).

Cass. soc., 23 octobre 2024, n°22-22.206

https://www.courdecassation.fr/decision/6718920fd8ceca1cd7018c94

 

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Un salarié ne peut pas fonder sa demande de résiliation judiciaire sur l’exécution déloyale d’un PSE, validé par la DREETS

Par une décision rendue le 11 décembre 2024 (n°23-18987), la Cour de cassation a rappelé que la contestation de la validité des catégories professionnelles déterminées dans un accord collectif portant sur un plan de sauvegarde de l’emploi relève exclusivement de la compétence de la DREETS et du juge administratif, à

Lire la suite
Actualités en droit social

Liberté d’expression, sms depuis le téléphone professionnel et vie privée

La Cour de cassation précise, dans un arrêt du 11 décembre 2024 (n°23-20.716), que les sms adressés par un salarié depuis son téléphone portable professionnel à destination d’autres collaborateurs concernant don activité professionnelle, bénéficient d’une présomption de caractère professionnel, ne revêtent pas de caractère privé et peuvent donc être invoqués

Lire la suite

Inscription
aux Matinées Actualités