Actualités en Droit Social

La dénonciation d’un usage et le changement d’équipe et de supérieur hiérarchique ne constituent ni une modification du contrat de travail, ni un changement des conditions de travail, justifiant la prise d’acte de la rupture de ce contrat

Cet article vous plait ?
Partagez-le avec votre réseau !

La Cour de cassation, dans un arrêt du 2 mai 2024 (Cass. soc. 2 mai 2024 n°22-23.049), juge que la dénonciation d’un usage et le changement d’équipe et de supérieur hiérarchique ne constituent ni une modification du contrat de travail, ni un changement des conditions de travail, permettant au salarié protégé de solliciter la requalification de sa prise d’acte en un licenciement nul pour manquement grave de son employeur.

Dans cette affaire, une salariée protégée (ayant un mandat de membre élue à la délégation unique du personnel de l’unité économique et sociale et de la Société) avait pris acte de la rupture de son contrat de travail. La demanderesse reprochait à son employeur la suppression d’une pratique antérieure consistant à ne pas impacter la rémunération variable versée au salarié VRP qui consentait une remise à son client dans la limite de 20%, et son changement d’équipe et de supérieur hiérarchique. Selon la salariée, ces évènements constituaient une modification de son contrat de travail et un changement de ses conditions de travail, qui ne pouvaient lui être imposés.

La salariée a alors pris acte de la rupture de son contrat de travail, et a saisi le Conseil de prud’hommes aux fins de solliciter la requalification de sa prise d’acte en licenciement nul pour manquement grave de son employeur. 

La Cour de cassation n’a pas suivi le raisonnement de la salariée et a rejeté ses demandes à ce titre, après avoir relevé que s’il existait effectivement un usage, celui-ci avait été dénoncé par l’employeur, de sorte que la salariée, lors de sa prise d’acte de la rupture, n’avait subi aucune modification de sa rémunération.

La Haute juridiction a également retenu que le changement d’équipe et de supérieur hiérarchique de la salariée n’avait entrainé aucune modification de ses fonctions, de son niveau de responsabilité ou de sa rémunération.

Elle en a logiquement déduit que la salariée n’avait subi aucune modification de son contrat de travail, ni de changement de ses conditions de travail, si bien que la prise d’acte de la rupture de son contrat de travail devait s’analyser en une démission. 

Cour de cassation, chambre sociale, 2 mai 2024, pourvoi n° 22-23.049

Vous rechercher des informations en Droit Social ?

Utiliser le moteur de recherche ci-dessous !

Vous avez besoin de conseils et accompagnement en Droit Social ?

Contactez-nous, nos avocats experts en Droit Social sont là pour vous !

Dernières actualités en droit social

Actualités en droit social

Inspection du travail et mise en œuvre de ses « nouveaux » pouvoirs

L’Inspection générale des affaires sociales (ci-après « Igas) analyse, dans un rapport qu’elle vient de mettre en ligne, les conditions d’utilisation par l’inspection du travail des quatre principaux pouvoirs issus de l’ordonnance 2016-413 du 7 avril 2016 relative au contrôle de l’application du droit du travail renforçant les compétences et les pouvoirs

Lire la suite
Actualités en droit social

L’atteinte à la santé psychique d’un salarié peut justifier un licenciement pour faute grave même si les faits relèvent de la vie personnelle

Dans une affaire ayant donné lieu à un arrêt de la Cour de cassation, en date du 26 mars 2025, l’employeur avait été alerté par le médecin du travail sur le mal-être d’une salariée, potentiellement délétère pour sa santé, en lien avec des difficultés relationnelles avec l’un de ses collègues. 

Lire la suite
Back to top

Inscription
aux Matinées Actualités